Dissonance

Saunders à la Chaux

Festival Les Amplitudes 2011

Jérémie Wenger

 

Le festival Amplitudes accueillait cette année Rebecca Saunders, compositrice d’origine britannique, aujourd’hui basée à Berlin. Cette édition est, disons-le tout de suite, un succès, qui n’aurait pas vu le jour sans la passion de toute l’équipe du festival avec Jean-François Lehmann comme président et coordinateur artistique, Jean Nicole en conseiller artistique, à qui l’on doit des textes d’introduction et des interventions publiques, ainsi que l’investissement du NEC (Nouvel Ensemble Contemporain) et les CMC (Concerts de Musique Contemporaine). La présence de la compositrice ainsi que d’autres musiciens invités, tout au long du festival, a permis de créer une atmosphère d’authentique création collective.

Le parcours proposé nous a semblé donner une idée à la fois précise et globale du travail compositionnel de la figure invitée. En effet, non seulement il était possible d’entendre des oeuvres très variées, depuis la performance lecture jusqu’à la pièce d’orchestre en passant par la production solistique, mais le festival prévoyait également des concerts d’oeuvres connexes, comme celles de Cage ou Webern, qui servirent d’inspiration à l’artiste. La création de la génération suivante est également présente en la figure de Dragos Tara dont les créations se laissent aisément mettre en dialogue avec celles de la compositrice anglaise.

On aura eu ainsi en ouverture, le mardi 3 mai au Club 44, une lecture personnelle de Soubresauts (Stirring Still, 1989) de Samuel Beckett par Rebecca Saunders, avec projection de la traduction française en parallèle ainsi qu’un dialogue qui laisse un peu plus sceptique par contre, avec le musicologue Bastien Gallet. Cette proximité entre le texte lu et la musique devait trouver son épanouissement complet le vendredi 6 mai avec Molly Bloom ou monologue à deux voix, à la salle Ton sur Ton, « concert déambulatoire », même si c’était plutôt un concert allongeatoire — des liseuses ayant été disposées partout dans la salle. La déambulation, c’était alors celle de Patrice de Montmollin qui, au fil d’une lecture pensive et assidue, a traversé imperceptiblement la salle en demi-conscience, pendant que Sidney Robb, depuis sa place sur la scène, ajoutait au contrepoint sa ligne à la fois douce et haletante, pendant que Dragos Tara (contrebasse), Yannick Barman (trompette), et Theodoro Anzelotti (accordéon) plongeaient l’audience dans une hypnose semi-improvisée.

 

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Veuillez lire la suite dans le numéro 115 de DISSONANCE (septembre 2011).

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